Le verdict du procès Thomas Sankara et ses compagnons est tombé ce 06 avril 2022.
Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, Hyacinthe Kafando condamnés à perpétuité (prison à vie) ; Jean-Pierre Palm, Tibo Ouédraogo écopent chacun de 10 ans de prison ferme ; Pascal Belemlilga et Dialallia Démé prennent 5 ans de prison avec sursis ; Ninda Tondé écope de 3 ans ferme ; Yamba Ilboudo prend 11 ans ferme ; Drissa Sawadogo et Naboswendé Ouédraogo écopent chacun de 20 ans de prison ferme ;
Bossobé Traoré, Alidou Diébré, médecin et Amadou Kafando, médecin sont acquittés.
Les avocats ont 15 jours pour faire appel.
« Il faut savoir que ce n’est pas la fin parce qu’il y a, comme le président l’a dit, une possibilité d’appel. Ensuite, il y a un volet international qui est toujours en cours. Nous attendons qu’un juge soit nommé. Et puis enfin, le combat pour la justice et la vérité, ne s’arrête jamais à un procès. Pendant que nous luttons pour que ces choses n’arrivent pas, vous apercevrez que nous ne sommes pas très loin du recommencement de ces événements malheureux. C’est un combat continuel qui ne s’arrête jamais, pas pour les avocats, mais pour tout le peuple burkinabè », a déclaré Me Prosper Farama, avocat de la partie civile.
« Le droit a été dit, justice a été rendue au nom du peuple burkinabè. L’essentiel c’est que dans un jugement, il y’a toujours une partie qui est contente et une partie qui n’est pas satisfaite. C’est aussi cela le rôle du juge. Mais, je pense en tant qu’avocat de la famille du président Sankara, que cette décision était attendue. Cela fait 35 ans que le président Thomas Sankara a été assassiné avec ses compagnons, ça fait 25 ans de procédure, vous comprenez qu’après toutes ces péripéties on arrive à un épilogue avec une sentence qui a été rendue à la hauteur du forfait. En tant qu’avocat, il faut simplement saluer l’œuvre de justice. Cette œuvre de justice indépendante avec la liberté du juge qui s’assume. C’est ce que nous voulons comme instrument, comme rempart des libertés individuelles et collectives pour défendre les citoyens de tous bords. Aujourd’hui, le Burkina Faso vient d’inscrire en lettre d’or au panthéon de l’histoire que l’impunité peut prendre fin quelle que soit sa grandeur ou son rang social ou politique », a souligné Me Bénéwendé Stanislas Sankara.
« Ce verdict est une reconnaissance du combat mené par Thomas Sankara. C’est aussi un aboutissement de ceux-là qui, depuis 1987, ont lutté pour qu’il y ait une justice. Mon souhait le plus sincère est que le verdict apaise les cœurs des uns et des autres et que nous avancions dans l’histoire de la construction de notre pays (…) On a tué des gens de la façon la plus odieuse, on les a enterrés comme des chiens. Vous pensez que ça, ce n’est pas la peine la plus forte ? La peine à vie et celle des victimes n’est pas comparable », selon Moumina Chérif Sy.
« Nous avons tous attendu ensemble. Aujourd’hui, le verdict est tombé, le juge a donné son verdict, c’est la loi, tout le monde apprécie. Nous avons demandé la justice, la vérité, et le procès a permis de confirmer beaucoup de choses qui étaient dites. Le verdict est tombé, le juge a fait ce qu’il pouvait. Notre but était aussi que ces violences politiques finissent. Je pense que ce verdict va donner à réfléchir à beaucoup de personnes. Je remercie tout le monde, les médias, qui nous ont soutenu depuis que cette plainte a été déposée », Mariam Sankara, veuve de Thomas Sankara.
G.B