Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Pr Stanislas Ouaro, a expliqué à l’Assemblée nationale, le mardi 2 novembre 2021, les actions du gouvernement contre la prolifération de débits de boissons autour des établissements scolaires. Le ministre a également été interpellé sur la stratégie de son département en matière de promotion des langues nationales.
Après l’avoir reçu pour s’expliquer sur la qualité des infrastructures éducatives la semaine dernière, les députés ont encore interpellé le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENA/PLN), Pr Stanislas Ouaro, hier mardi 2 novembre 2021, à propos des violations du domaine scolaire par des débits de boisson et ses actions en faveur de la promotion des langues nationales.
Le ministre a reconnu l’envahissement des établissements par des commerces et nuisances de diverses sortes. Des installations qui donnent lieu à la vente et la consommation de cigarette, de drogue et d’alcool, a-t-il indiqué, avant de rappeler que le gouvernement a relu en 2020 le décret portant protection du domaine scolaire pour juguler justement le problème. Toutefois, ce décret est très peu mis en œuvre, a-t-il dit.
« Ce sont les maires qui sont chargés de la protection du domaine scolaire par l’application du décret portant protection du domaine scolaire adopté en 2020 », a précisé le ministre. Mais le fait est que certains élus locaux ne parviennent pas à l’appliquer, a-t-il poursuivi, tout en louant les édiles qui font l’effort d’appliquer le décret.
« Chaque fois qu’un domaine scolaire est violé, il appartient au chef de l’établissement solaire d’adresser une correspondance au maire de la commune concernée à l’effet de l’interpeller pour ramener l’ordre. Et le maire a 15 jours francs pour s’exécuter », a précisé Stanislas Ouaro.
Au cours des débats, les députés ont déploré l’ampleur et la gravité du phénomène tendant à empiéter sur le système éducatif. Plusieurs voies ont souhaité, notamment, que les parents d’élèves s’impliquent pour aider les acteurs de l’éducation à contrer la proximité des débits de boisson des élèves.
Sur la question des langues nationales, le ministre Stanislas Ouaro a soutenu qu’une étude diagnostique initiée par le gouvernement a révélé que le Burkina compte 59 langues locales parmi lesquelles 17 sont minoritaires et pratiquement en voie d’extinction. Il a expliqué que suivant l’adoption de la loi portant promotion et officialisation des langues nationales en 2019, le gouvernement a entrepris de rédiger une stratégie de promotion. L’adoption prochaine de ce document de politique en conseil des ministres permettra à son département de dérouler plusieurs actions dont la mise en place d’un environnement lettré ainsi que la codification des langues menacées, a assuré le ministre Ouaro.
« À travers la stratégie de scolarisation accélérée passerelle, nous utilisons les langues nationales comme langue d’enseignement. Le bilinguisme est également utilisé dans 273 établissements et nous mettons chaque année 3 milliards de francs CFA du budget de l’État auprès du fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle pour le développement des langues nationales », a assuré Stanislas Ouaro.
Au cours des débats concernant cet autre point, certains députés ont relevé la nécessité de traduire certains documents officiels (état civil, diplôme) en langues nationales tandis que d’autres ont envisagé l’officialisation d’une ou des langues nationales à la place du français.
Les auteurs des questions pour leur ont déclaré leur satisfaction des réponses apportées par le chef du département en charge de l’Éducation nationale.
Drissa TRAORÉ