Le cabinet d’étude spécialisé dans la promotion de la dignité humaine ‘’Ave Dignité Humaine’’ a organisé un colloque sur la nécessité de l’engagement de tous les Burkinabè pour la cause des déplacés internes, ce 13 novembre 2021. Ce fut l’occasion pour le cabinet de lancer les journées de réflexion et d’action en faveur des personnes déplacées internes, notamment, les femmes victimes du terrorisme.
La misère des populations victimes du terrorisme devrait interpeller les Burkinabè à plus de compassion envers les déplacés internes. C’est la conviction du cabinet d’étude Ave Dignité Humaine (ADH), affirmée à l’occasion du lancement des journées de réflexion et d’action le 13 novembre 2021 à Ouagadougou.
Cette prise de position fait suite aux résultats d’une enquête terrain sur la situation de vie de ces populations contraintes de fuir leurs domiciles du fait du terrorisme.
Quatre points ressortent de l’enquête menée par le cabinet, selon le directeur du cabinet ADH, Clément Kaboré : 1) la misère de ces déplacés internes est réelle et assez profonde ; 2) les contributions au profit des déplacés internes sont parfois des actions individuelles ; 3) certains déplacés internes sont en marge des actions de solidarité parce qu’elles sont hors des camps ; 4) hors des zones où sont concentrées les déplacés internes, il y a une certaine insouciance.
« On a l’impression que c’est deux mondes complètement différents. Il y a ce monde qui est complètement dans la misère, et puis il y a un autre monde où on a l’impression qu’il n’y a pas de souci. Alors qu’en fait la situation ne touche pas que les déplacés internes, c’est tout le pays », a-t-il déploré.
Le cabinet a donc initié des journées de réflexion et d’action qui vont se dérouler jusqu’en novembre 2022 et consistant à recueillir différentes contributions pour défendre la cause de ces personnes dans le besoin et leur offrir un peu de dignité.
« Il y a le gouvernement, des institutions et des ONG qui agissent de façon noble dans ce sens et nous voulons apporter notre contribution pour qu’ensemble on se soucie de la cause de ces déplacés internes », a expliqué le directeur du cabinet Ave Dignité Humaine.
En marge de ces journées d’action et de réflexion, le cabinet a annoncé la mise en œuvre d’un projet d’action humanitaire en faveur des déplacés internes, particulièrement des femmes victimes du terrorisme.
Il s’agira de créer « un grenier de la solidarité africaine », basé dans la ville de Kaya, pour rassembler des vivres et des produits de première nécessité afin d’apaiser la misère de ces personnes.
« Deuxièmement, des bénévoles que nous appelons des équipes ADH vont se rendre sur place pour passer du temps avec ces déplacés et leur apporter un peu de la chaleur humaine. Parce que l’une des choses qui leur fait défaut c’est la présence de frères, de personnes qui passent ce moment difficile avec eux », a expliqué Clément Kaboré.
Enfin, une dernière phase consiste à créer un fonds qui servira à créer des petits emplois, principalement pour des femmes, afin qu’elles puissent se prendre en charge et passer d’une forme de dépendance totale à une autonomisation de leur existence, a-t-il soutenu.
Une corbeille de solidarité a donc été instituée à cette fin. Les initiateurs ont insisté sur la nécessité d’un engagement de tous pour la cause des déplacés internes.
Par ailleurs, un recueil de poèmes intitulé « L’arme du terrorisme, une lame dans nos âmes » a été présenté à l’occasion et 50% des ventes seront reversés au fond destiné aux femmes victimes du terrorisme.
Mamadou OUATTARA
