Les travaux sur les assises régionales de l’éducation du Centre-ouest ont été ouverts ce mercredi 13 octobre 2021 dans la cité du Cavalier rouge. Les acteurs du système éducatif vont examiner, discuter et adopter le contenu du document technique déjà élaboré, qui servira de document de base lors des assises nationales, prévues en novembre prochain.
En prélude aux assisses nationales de l’éducation qui se tiendront en novembre prochain, les acteurs et partenaires de l’éducation nationale de la région du Centre-ouest, se concertent du 13 au 15 octobre 2021 à Koudougou, sur le thème : « Quelles réformes et stratégies d’actions pour développer l’éducation nationales ».
Ils vont d’une part, prendre en compte les attentes, les aspirations et les spécificités de la région dans la réflexion sur les problématiques de l’éducation nationale. D’autre part, ils vont formuler des contributions pour enrichir le document de base des assises nationales. La gouverneure de la région du Centre-ouest, Irène Coulibaly a indiqué que de nos jours, nul n’ignore que le système éducatif burkinabè est en crise.
Une crise de pertinence et de performance, malgré les différentes reformes que ce système a connues, depuis l’accession à l’indépendance du pays. A son avis, cette crise est devenue structurelle et les symptômes sont, l’inadéquation entre l’offre de formation, les besoins du monde de l’emploi et la difficulté pour l’Etat de mobiliser des ressources conséquentes, pour investir dans l’éducation.
A cela s’ajoutent les insuffisances dans la gouvernance administrative, pédagogique et financière de l’éducation, sans oublier la faible dotation en quantité et en qualité des fournitures, les vivres pour la cantine scolaire, les infrastructures éducatives.
Les problèmes liés au transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux communes avec comme corollaire, la mauvaise exécution des marchés de réalisation des infrastructures scolaires, la difficulté à satisfaire les revendications sociales des travailleurs de l’éducation, le développement d’établissements privés, dont un bon nombre ne respectant pas les cahiers de charge, n’ont pas été écartés de cette gangrène.
La gouverneure a également fait cas de l’incivisme et des violences dans l’espace scolaire, qui compromettent le développement d’une éducation de qualité. Pour elle, la menace sécuritaire compromet sérieusement le droit à l’éducation d’une population en âge scolaire, dans les zones à forts défis sécuritaires et aussi la survenue de la pandémie à coronavirus, freine la mise en œuvre des politiques de développement.
Questionner l’école burkinabè autrement
Irène Coulibaly a fait savoir que les maux qui minent le système éducatif sont bien connus et il faut maintenant des remèdes. C’est la raison pour laquelle, le Conseil des ministres a-t-elle dit, a autorisé le ministère en charge de l’Education nationale, à organiser des assises de l’éducation nationale, comme solutions concertées de sortie de crise.
« Il s’agit de questionner l’école autrement, en y associant toutes les composantes de la société, de fédérer les intelligences collectives, pour qu’elles redonnent du sens au projet de notre éducation nationale, qui permettra à notre pays de fonder un pacte national pour une éducation de qualité, inclusive et résiliente », a-t-elle confié. Et de rappeler que dans ce 3e millénaire, l’économie repose sur les services et la première richesse est désormais la matière grise et non plus uniquement les matières premières.
« Si nous voulons marcher dans le sens de l’histoire, il nous faut donc, repenser notre système éducatif, pour qu’il forme des ressources humaines de qualité, en phase avec les enjeux du monde contemporain », a-t-elle soutenu. La directrice régionale de l’Education préscolaire, primaire et non formelle du Centre-ouest, Julienne Bénon, a noté que les maux sont multiples dans la région et ils rejoignent ceux cités par la gouverneure.
Ils ont été énumérés selon elle, en 12 thèmes parmi lesquels, les reformes de l’examen, le contenu des programmes, comment implémenter les langues nationales. « Au préscolaire tout comme au primaire, nous avons presque les mêmes maux. Au primaire, l’épineuse question, c’est comment arriver à bien dispenser les cours. Par contre au secondaire, il y a la formation technique et professionnelle », a-t-elle déploré.
A l’issue de ces assises régionales, le document de base des assises nationales, assorti d’une feuille de route, pour la réforme du système éducatif sera adoptée et reversée au comité de rédaction, pour enrichir ledit document.
Armelle ZONGO